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Mon Combray : Du côté de chez moi
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Mon Combray : Du côté de chez moi
21 août 2008

Mesdames de France, les filles de Louis XV

J'ai déjà parlé sur ce blog de la personnalité de Marie Leczinska, reine France et épouse de Louis XV, qui donna à la couronne dix enfants, dont huit filles qui bien que princesses connurent pour le moins un destin douloureux et tragique. C'est la vie pleine d'insignifiance de ces princesses que retrace l'ouvrage de Bruno Cortequisse.

Mesdames_de_France


Les maternités à répétition de la reine lassent rapidement la Cour ; l'arrivée d'héritiers mâles étant toujours mieux accueillie et faisant l'objet de célébrations fastueuses. Les naissances des dernières princesses se déroulent même dans un quasi anonymat et passent inaperçues. Afin de différencier et reconnaître ces nombreuses princesses, on prit l'habitude de les surnommer Madame Première, Madame Seconde, Madame Troisième etc... en fonction de leur ordre d'arrivée dans la famille royale, traduisant ainsi le peu d'intérêt qu'on accordait à ces jeunes filles.

Elevées pour la plupart d'entre elles à l'écart de leurs parents dans l'abbaye de Fontevrault, elles commencent à mener à leur retour à Versailles une existence monotone, veillant scrupuleusement à suivre au pied de la lettre l'Etiquette que leur imposait leur rang. Seule l'ainée, Louise-Elisabeth se mariera et deviendra Infante d'Espagne. Elle continuera cependant à faire face aux affres d'une cour Madrilène austère et hostile, mais aura le plaisir de revenir à deux reprises à Versailles pour rendre visite à sa famille. Ses soeurs resteront elles célibataires et tous les projets matrimoniaux envisagés par Louis XV se solderont par des échecs. Pour donner du sens à leur vie vaine et ennuyeuse, Mesdames se réfugient dans l'étude de la musique et suivent l'exemple de leur mère en s'adonnant à des oeuvres de charité. Influencées, par leur frère, le Dauphin Louis-Ferdinand, elles ne cessent également de s'opposer à leur père et lui reprochent ses aventures extraconjugales. Elles intègrent alors le clan des opposants de la Pompadour ou de la Du Barry. Pour pardonner à Louis XV ses pêchers, sa dernière fille Louise-Marie entre même au couvent des carmélites abandonnant ainsi le luxe de Versailles pour la rudesse du couvent.

A la mort de leur père et à l'avènement de Louis XVI, elles passent du statut de filles du roi à tantes du nouveau monarque. Elles continuent à incarner la "vieille cour" de Versailles en opposition aux écarts de Marie-Antoinette vis-à-vis de l'Etiquette. Ces vieilles filles bigotes et sans esprit contrastent avec le style moderne et éclatant imposé par la nouvelle reine. D'eux d'entre elles, Mesdames Adélaïde et Victoire, connaîtront la Révolution, émigrant en Italie et assistant impuissantes à l'effritement d'un régime qui les avait enfermées dans une prison dorée.

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